mercredi 26 avril 2023

SUITE A NOTRE ECHANGE AVEC LA COMMISSION EUROPEENNE ASSISTER DU CABINET EXPERT SYNDEX

Communiqué CGT 

Nous avons échangé, le 4 avril dernier, par visioconférence, avec des représentants de la Commission européenne en charge du dossier Bolloré - Editis. Assistait à l'entretien un représentant du cabinet Syndex, qui a présenté les questions principales posées par l'ensemble de l'opération (vente d'Editis – acquisition de Hachette). 

Le processus de vente d'Editis est critiquable par de nombreux aspects : 

- Le mode de de sélection par Vivendi des candidats à la reprise d'Editis. Vivendi a tout fait pour que le repreneur ne soit pas un professionnel de l’édition. Une façon de s'assurer qu'un nouvel Editis, mal piloté et géré par des non-connaisseurs du livre, soit moins dangereux pour Bolloré, nouveau propriétaire de Hachette. 

 - La prise de contrôle d'Editis. Ce serait finalement une acquisition à 100% par M. Kretinsky, et non avec environ 30% des parts comme il était envisagé au départ. Ce schéma prévu initialement par Vivendi a été refusé par la Commission européenne.

 - Le premier actionnaire de la FNAC. M. Kretinsky, possible acquéreur d'Editis est devenu premier actionnaire de la FNAC avec 25 %. L’annonce quasi simultanée de négociations exclusives en vue du rachat d’Editis et la montée au capital de la FNAC est troublante. Si le rachat d’Editis se faisait, le groupe de M. Kretinsky contrôlerait de surcroît un canal de vente commun à toute l'édition. Cette situation de concentration verticale comporte un risque de distorsion de concurrence. En effet, l’expérience montre qu’il est possible de contrôler un groupe avec moins de 30% du capital. 

 S'y ajoute le danger d'une concentration encore renforcée. M. Kretinsky, disposerait ainsi de journaux, de magazines, du n°2 de l'édition-diffusion-distribution ainsi que de la principale enseigne de ventes de biens culturels. Sans compter que M. Kretinsky ne cache pas son envie d’investir dans l’audiovisuel.

 - À la suite des questions que nous avons soulevées, nous n'avons obtenu, de la part de la Commission, que des réponses partielles ou évasives. Quant au problème soulevé par la FNAC, la Commission n'a pas encore commencé à examiner le dossier...

 - Pour la CGT, la concentration constitue l'une des explications du mode de recrutement des candidats à l'achat d'Editis. Plus un groupe est gros et cher, moins les éditeurs sont capables de l'acquérir. D'où la nécessité d'aller chercher des industriels ou des fonds d’investissement. Ceci renforce notre conviction qu'il faut lutter contre la concentration dans l'édition, si l'on veut éviter que des manageurs non issus de l'économie du livre opèrent une gestion à côté de la plaque, et mettent le groupe en danger. Au contraire, nous avons besoin de professionnels, avec une vision et un engagement sur le long terme. Sans exigence trop forte de rentabilité. Il convient de le rappeler, le livre n’est pas une marchandise !

 - Pour nous, les incidences de l'éventuelle détention commune d'Editis et de la FNAC par M. Kretinsky doivent être éclairées au plus vite. Les salarié(e)s d'Editis ont le droit de connaître tous les détails de ce dossier, après des mois sans aucune communication sur le sort de leur entreprise. 

- Pour nous enfin, il est capital d'obtenir des acquéreurs potentiels qu'ils dévoilent leur stratégie et leur vision à moyen terme, avant de prendre les rênes d'Editis. Nous n'accepterons pas de mettre en balance ou en péril des emplois, des carrières, à cause du soi-disant secret des affaires ! 

Le 7 avril 2023, à Montreuil 

Contact presse : 
Didier Glachant 
Coordinateur Syndical CGT Editis 
Membre de la FILPAC-CGT 
Membre de l'UFICT-Livre et Communication 
Courriel : didierglachantcgt@yahoo.com
Portable: 0619285287

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire